« Ce dont nous avons le plus besoin pour sauver la planète,
c’est d’écouter en nous les échos de la Terre qui pleure »
–Thich Nhat Hanh (Maître Zen)
Citation dont je vais modifier un peu le sens à en donner :
Sauver la planète ? il serait plus juste de penser que c'est notre humanité qui est à sauver !
L'habitabilité de notre vaisseau cosmique se fragilise au fil des années, des mois, des semaines, des jours que nous vivons ici bas.
Et je vous assure que ce sujet n'est pas une obsession pour moi, c'est une réalité dans laquelle je vis chaque jour en conscience et je constate avec effroi à quel point nous nous cachons derrière d'autres fléaux.
Ne pas y penser !
Je pourrais ne pas y penser, en fait, cela me soulagerait de ne plus y penser, et pour autant ce serait jouer à cache cache avec mes propres émotions, de celles qui me traversent, souvent à mon insu et viennent jusqu'à perturber ma raison d'être.
Puis je me suis prêté à l'idée que s’autoriser à ressentir, à exprimer les émotions qui nous traversent en lien avec l’état du monde, accueillir ce qui est là à l’intérieur de soi, cela me nourrissait à un autre endroit, plus visionnaire en définitive.
Notre habitat est en souffrance, il est donc bien légitime d’être inquiet, triste, angoissé, en colère.
Je me rends compte qu' il est important de nommer ses différents ressentis, ses émotions pour pouvoir les traverser et pour pouvoir ensuite accueillir ce qui émergera à titre individuel.
Reconnaître et laisser place à son angoisse, à sa peine, à sa peur pour le monde, la planète, peut permettre une mise en mouvement, une mise en action qui transforme finalement l’angoisse en énergie positive.
Où et comment ?
L'espace art-thérapeutique peut accueillir toutes les émotions, elles y ont leur place. Le thérapeute-accompagnant est là pour vous aider à les accepter, à les accueillir et pour contenir là où souvent il y a une peur d’être « débordé, submergé par ses émotions ».
Se tenir là, à côté de l'autre, dans cette posture de la présence à l'autre, c'est s'allier et parcourir ensembles des zones d'ombres, pour ouvrir ailleurs vers une renaissance devenue possible.
Puis en cheminant, mine de rien, percevoir ce qui émerge et se formule dans le processus de création. Mettre en conscience cela et s'autoriser enfin à respirer profondément quoiqu'il arrive.
Dans le contexte actuel, différentes étapes sont à traverser pour chaque individu, pour chaque Terrien : processus de deuil, rituel de passage... Alors il viendra un moment, où l'autre accompagné.e, contactera un projet pour lui-même dans lequel il aura envie de s’inscrire. Il désire, agit, concrétise dans le réel des projets qu’il porte en lui.
Ce sont ces différents « oui » qui aboutissent à l’écriture d’une nouvelle histoire pour lui même, que soutient l'art-thérapie.
Être vivant, ici et maintenant, agir en soi-même pour transformer et devenir l'acteur conscient de sa vie, de son désir d'être. Découvrir ses potentiels enfouis comme autant de sources d'un renouveau à advenir, c'est l'invitation à ce voyage que suggère l'art-thérapie.
Nous ne sommes pas seulement chaos et nous passons par lui
pour que surgisse ce qu'il y a de plus précieux en chacun de nous.
Se sauver c'est franchir un pas...
L'acte créateur en tant que tel est un acte de renaissance.
Bien humainement à vous
Fabrice de lairderienetcie.fr
Photo : peinture de David Figieled